La pandémie a eu des conséquences à long terme sur l’exode urbain des populations. Face à la hausse des recherches vers des zones moins urbaines, l’urbanisation freine en suisse.
Une perte d’attrait pour les villes
On accuse le télétravail et les confinements pour la perte d’attrait des villes. En effet, la relation entre le lieu de résidence et le lieu de travail a complètement été bouleversée durant ces années de télétravail. Certains se sont donc rendu compte qu’il était possible de travailler, tout en habitant plus loin que son lieu de travail et même en dehors de la ville. Le confinement, a aussi pu jouer sur le confort de vie de certains, qui revoient leurs critères et préfère se rapprocher de la nature au lieu de rester enfermé en ville. Ainsi, la recherche pour trouver un appartement à louer en dehors des grandes zones urbaines a largement augmenté en 2021 et 2022. L’étude sur l’immobilier du Crédit Suisse a démontré que la population résidente a augmenté de 0,75 % en 2020, bien que celle des grands centres n’a augmenté que de 0,3 %. De plus, les grands centres urbains perdent sans arrêt des habitants au profit des communes aux alentours. Le flux migratoire issu des cinq grands centres suisse était d’environ 14 200 personnes, un record jamais atteint depuis ces 40 dernières années.
L’exode des grands centres
Les départs des grands centres suisses comme Genève, Berne ou encore Zurich a eu des conséquences positives à d’autres endroits. Les communes aux alentours de ces centres, mais qui ont un caractère plutôt rural, sont celles qui ont enregistré la croissance la plus importante. La migration intérieure, a aussi augmenté dans les communes rurales en dehors des agglomérations et des communes de banlieue des grands centres.
Même constat pour les régions rurales et touristiques qui ont enregistré un solde des migrations internes plus important que les années précédentes. C’est le cas des régions de l’arrière-pays glaronnais par exemple.
Des logements plus abordables en dehors des grandes villes
Les communes proches des grands centres sont celles qui ont le plus profité de cette tendance. Les différences de prix sont importantes et les personnes à la recherche d’un logement peuvent faire de larges économies en cherchant un logement dans ces zones. En s’éloignant de seulement quelques kilomètres, l’écart de budget est énorme. Le prix d’une location d’un 4 pièces à Winterthour est en moyenne 26 % moins chère qu’à Zurich par exemple. Cet écart de prix est même encore plus important dans les logements en propriété. Cela peut aller jusqu’à 40 % moins cher entre les centres et les logements en propriété neufs en zone périurbaine.
Les taux de vacance plus élevés
Les changements de décision des ménages suite à la pandémie se font déjà ressentir sur le marché immobilier. Le bilan migratoire, allié à une faible activité de construction en dehors des grands centres, a entraîné un recul de taux de logements vacants. Cela a permis de faire baisser les durées d’insertion, en particulier dans les zones périurbaines rurales et touristiques. Ce phénomène resserre donc l’écart entre la ville et la campagne sur le marché immobilier. La réduction de l’attrait des centres urbains au cours de la première année de pandémie a déjà été observé en 2021. La dynamique montre le recul de la population dans trois des grands centres sur cinq. Ainsi, le bilan de population des cinq grands centres suisse n’est, lui aussi, pas très joyeux. En effet, en 2021 les citoyens suisses ont montré un attrait de plus en plus faible pour les grands centres. Un retour à la campagne ou simple une recherche de confort de vie, la situation suisse n’est pas isolée et se fait ressentir dans de nombreux autres pays dans lesquels la pandémie a rebattu les cartes de l’immobilier.